
Depuis le 1er janvier 2025, un changement réglementaire est passé presque inaperçu, mais ses conséquences se font déjà ressentir chez de nombreux assurés sociaux. La base de calcul des indemnités journalières de la Sécurité sociale, qui servait jusqu’alors de référence pour compenser les arrêts de travail, est passée de 1,8 SMIC à 1,4 SMIC. Cette évolution technique pourrait sembler anodine. Elle ne l’est pas. Il s’agit, en réalité, d’un recul concret du niveau de protection sociale pour des millions de personnes.
Qu’est-ce que la modification de la base de calcul des indemnités journalières implique ?
La base de calcul des indemnités journalières repose sur le revenu de l’assuré, avec un plafond maximal au-delà duquel les indemnités ne sont plus proportionnelles au salaire réel. Jusqu’à présent, ce plafond correspondait à 1,8 fois le SMIC, soit environ 3 250 € bruts mensuels. Désormais, ce plafond est ramené à 1,4 SMIC, soit environ 2 530 € bruts mensuels.
Concrètement, cela signifie que pour toute personne gagnant un salaire supérieur à 2 530 €, la part excédentaire n’est plus prise en compte dans le calcul de ses indemnités journalières. La perte de revenu en cas d’arrêt maladie est donc nettement plus importante pour une large partie des salariés.

Une baisse silencieuse, mais brutale, de la couverture sociale
Ce changement n’a fait l’objet d’aucune grande annonce médiatique, mais ses effets sont très concrets :
• Un salarié gagnant 2 800 € brut par mois verra désormais ses indemnités journalières calculées sur 2 530 €, et non plus sur son salaire réel.
• Cela représente une perte quotidienne significative, surtout pour les arrêts longs ou répétés.
Dans un contexte où le coût de la vie augmente, où l’accès aux soins devient plus difficile et où les conditions de travail restent parfois pénibles, réduire la couverture des arrêts maladie fragilise les personnes déjà vulnérables. Et ce sont souvent les classes moyennes salariées, non éligibles à des aides complémentaires, qui se retrouvent les plus touchées.
Des impacts sur la santé et la précarité
Les conséquences ne sont pas que financières. Cette baisse de prise en charge peut inciter certains assurés à écourter leur arrêt maladie, à reprendre le travail prématurément, ou à éviter de consulter de peur de se retrouver en difficulté financière.
C’est aussi une porte ouverte à l’aggravation des inégalités sociales de santé : les salariés mieux couverts par des régimes de prévoyance collective ou disposant de moyens personnels peuvent encaisser la baisse. Les autres, non.

La FNATH mobilisée pour alerter et accompagner
À la FNATH, nous observons déjà les premiers effets de cette réforme. Nos juristes sont régulièrement sollicités par des adhérents confrontés à une baisse soudaine de leurs indemnités sans explication claire. Nous nous engageons à informer, accompagner et défendre toutes les personnes concernées.
Nous alertons également sur la nécessité de renforcer les régimes de prévoyance, notamment pour les personnes dont les revenus dépassent le nouveau plafond, afin d’éviter des pertes de ressources insoutenables en cas de maladie.
Au niveau national, la FNATH dénonce une telle réforme qui se matérialise en sanction financière. Vous trouverez ici l'article paru en ce sens.
Conclusion : une réforme discrète, mais lourde de conséquences
La baisse du plafond de calcul des indemnités journalières de 1,8 à 1,4 SMIC est une mesure de restriction budgétaire qui se traduit par une baisse nette du pouvoir d’achat des assurés en arrêt de travail. Derrière les chiffres, ce sont des parcours de vie, des convalescences, des familles qui se retrouvent fragilisées.
La FNATH appelle à une vigilance collective et invite toute personne concernée à se rapprocher de ses équipes pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé.
Vous êtes concerné(e) par une baisse d’indemnisation ? Contactez-nous pour être accompagné(e) dans vos démarches.
Un juriste vous répondra dans les plus brefs délais.